Tout va mal dans le pire des mondes

Heureusement que François Fillon est là parce que qu’est ce qu’on ferait avec un président optimiste ? « Oui on va sauver Florence Cassez ! Oui on va donner de l’argent à telle entreprise ! Oui on va s’en sortir ».

C’est vrai ça on aurait presque pu croire que la crise était finie, que la Guadeloupe vivait en harmonie et que la paix régnait partout. Rassurez-vous, le premier ministre français est là pour prêcher la bonne parole. Quand Nicolas Sarkozy dit que la crise est derrière nous, François Fillon dit qu’on va la prendre en pleine face. Quand Nicolas Sarkozy dit qu’il ne faut pas d’immobilisme dans la réforme des régions, François Fillon dit que le combat sera impossible. C’est qu’on a quand même affaire à un pro. Premier de sa promotion en théâtre dramatique, fan de Mylène Farmer, 240 tentatives de suicide à son palmarès. Je le revois encore expliquer la raison de sa non-venue en Guadeloupe : « de toute façon un ouragan va tous les tuer dans une semaine alors bon… ».

François Fillon, l’homme politique le plus triste de la Ve République. Celui qui n’a pas peur de dire que le monde c’est de la merde, mais toujours avec un certain tact. S’il était Superman, il volerait rappeler à l’orphelin que sa mère est morte violée et à la veuve que même si son mari est mort, elle reste cocu. Des hommes politiques aussi motivés, on en trouve pas tellement. Quand on lui a annoncé, par exemple, que la France a enregistré un recul d’1.5% de sa croissance et un taux de chômage de 8%, il s’est précipité pour l’annoncer. C’est avec beaucoup d’émotions qu’il a annoncé les chiffres de la hausse des violences racistes en France. Hélas, comme tous les grands, il va bien devoir nous quitter un jour. Aux dernières nouvelles, il s’est enfermé dans son bureau et tente de mettre fin à sa vie en visionnant en boucle les émissions de La chaîne parlementaire. À quoi est due cette tentative ? Tout simplement parce que le premier ministre a été très déçu de ne recevoir aucune menace de mort. À croire que les Français aiment que l'on parle de leur misère.

Voilà le Petit cours d’actu c’est fini, ne vous suicidez pas maintenant les enfants. La prochaine fois, autre analyse de la société, cette fois-ci à travers les yeux de Gilbert Montagné.