Pas de campagne sans nos immigrés

1 mars 2010

Ce jour là, les politiques l'attendaient et le redoutaient. Depuis des mois, les immigrés de France avaient marqué en rouge sur leurs calendriers : Grève du travail le 1er mars !"24 heures sans nous, on verra si ils tiennent", ricanèrent-ils. Économiquement parlant on s'en fout, le chômage en France est tel qu'en ce moment les boîtes d'intérim n'auront pas de mal à leur trouver un remplaçant. C'est au niveau politique que l'absence d'immigrés va cruellement se faire sentir.

Habitués depuis des semaines à une campagne violente et raciste (officiellement : "qui déborde"), les Français vont, durant 24 heures, devoir se tourner vers autre chose que la politique. Il n'y aura pas aujourd'hui d'accusations portées sur un candidat noir socialiste sur ses antécédents judiciaires. Pas non plus un petit Auvergnat à se mettre sous la dent. Pour peu que ceux qui ont une "tronche pas très catholique" s'y mettent aussi, on peut le confirmer : la campagne des régionales prend un jour de repos en ce 1er mars. Amis, éditorialistes politiques, j'espère que vous avez pris votre congé aujourd'hui, nous n'avons pas besoin de vous.

Il faudra attendre demain pour reparler des élections régionales. Pas question, en attendant de débattre sur des propositions concrètes. D'ailleurs si les Français s'intéressaient à ces élections, ça se saurait. Journée de congé pour préparer les attaques de mardi. Au programme, Jean-Marie Le Pen en Paca devrait annoncer qu'un des colistiers de Michel Vauzelle, juif et petit-fils de déporté, est coupable de colporter des mensonges sur ce détail qu'est la Shoah. George Frêche, quant à lui, se plaindra qu'on ait vu trop d'Arabes lors de la cérémonie des Césars de ce weekend. Et Ali Soumaré toujours, la star de cette campagne, devrait avouer avoir volé un stylo 4 couleurs en cinquième. Vivement demain.

Voilà le Petit cours d'acte c'est fini. La prochaine fois Éric Besson nous dévoilera son nouveau projet de débat : "Aimez-vous la baguette et le vin ?".