J'accuse...
En 1894 commence l’affaire Dreyfus qui divisera pendant douze ans la France en deux. À la fin de cet épisode tragique, les Français s’étaient écriés : « plus jamais », mais la tentation du diable est trop forte, et leurs descendants en 2009 ont craqué à leur tour.
Zohra a à peine une semaine et demie et est déjà au centre d’une vaste polémique. Les critiques pleuvent sur sa maman, Rachida Dati, garde des Sceaux, qui a repris le travail mercredi, cinq jours seulement après son accouchement. Le pays des Droits de l’Homme s’est aussitôt levé contre cette injustice, chacun à sa façon. Ségolène Royal a soutenu la ministre de la Justice ce weekend, prétextant qu’ « à fonction exceptionnelle, comportement exceptionnel ». Cette belle image de solidarité féminine inter-mouvances politiques, a aussitôt été condamnée par les femmes ministres de droite jugeant que l’ancienne candidate socialiste « instrumentalisait Rachida Dati ». À tout ce ramdam, s’ajoute les 56% de Français, selon un sondage IFOP, qui trouvent que madame Dati a eu « tort » de reprendre son travail. Cette prise de position a aussitôt été vue par les associations musulmanes comme une discrimination à l’encontre des personnes issues de l’immigration. En parallèle des manifestations pro-Zohra ont eu lieu ce weekend à Paris et en province sous des « Zohra, on est avec toi ».
Quel casse-tête. Voilà donc la France fractionnée en plusieurs courants de pensée divergents sur ce débat fondamental. La liste de ceux-ci est longue : les FFF (Femmes au Foyer de France) ont également hurlé à la manipulation machiste ; le Parti communiste s’est déploré que « le train de vie du président Sarkozy soient un exemple pour certains » et enfin Brice Hortefeux aurait confié à nos journalistes du Petit cours d’actu : « Le bébé de Rachida m’agace. A peine rentré de vacances et il faut déjà que je reprenne les expulsions. »
Voilà le Petit cours d’actu c’est fini, vous pouvez ranger vos stylos et vos cahiers. La prochaine fois, on étudiera le scandale de la perte de cheveux de François Fillon.